N’Cho Ya(k)o., A Unix Mind In A Windows World

Edit : Et…38 jours plus tard, il a été libéré. 

Je me souviens de ma première participation aux insecurity Days comme si elle avait eu lieu hier , en particulier à cause d’un moment précis.

Un hacker , dont j’ai oublié le nom, avait trouvé le moyen d’accéder aux serveurs d’une grande société de la place.  Cependant, il avait oublié de masquer le nom de la société, laissant ainsi savoir à tous les scripts kiddies et utilisateurs d’un logiciel avec une icône en forme de carotte que la dite société avait un petit souci de faille SQL.
Cette grosse erreur avait  inspiré une réponse laconique au promoteur de l’évènement, N’Cho Yao.

Je vais me permettre de la reprendre pour introduire ce billet : 
N’Cho Yako.
  • Tu est un hacker certifié, white hat, reconnu et considéré dans ton pays;
  • Tu quittes le dit pays –  et ta famille – pour donner une formation ;
  • Tu te retrouves dans un « contentieux électoral » – en gros, c’est lorsqu’en Afrique, deux oligarques se battent pour pouvoir récupérer les richesses du pays, ainsi que le parc automobile de la présidence qui pourrait rivaliser avec celui de Jay Z , pendant que le peuple vit dans des décharges;
    ou n’a pas d’accès constant à l’eau potable.
    donc, rien qui ne te concerne, de près ou de loin,
  • Cependant , grâce à un exercice de propagande grossière, tu passes du statut de « hacker white hat certifié  » à celui moins enviable de  « trafiquant de données électorales« , un joli écran de fumée servant à masquer deux problèmes :  un taux de participation de 99,93% qui vient sauver la mise à un candidat perdant  et le fait que  REGAb – l’appli, pas la bière –  qui devait permettre d’avoir un décompte impartial et un suivi citoyen des résultats s’est fait sauvagement DDOS-er la poire pendant les élections: 
  • #Gabon #fraudegabon2016 L’appli REGAB https://t.co/ZblZ807vCN subit une attaque DDOS du régime Bongo Pdg aux abois @RFIAfrique @Numerama

    — Je suis Gabon !! (@Fax1g) 27 août 2016

  • Rajoute à cela le fait que parmi les rédactions web ivoiriennes, certaines feront les intéressantes  avec des titres racoleurs et n’ayant rien, mais alors rien à voir avec le contenu de l’article , quand les autres seront occupées à faire un amalgame du peu d’informations disponibles en te transformant en mercenaire informatique à la solde du PDG et d’Ali Bongo.
Et à cet instant précis, tu auras vite fait de comprendre pourquoi il vaut mieux,  quand on a certaines connaissances/compétences, les monnayer le plus loin possible de tout ce qui s’apparente de près ou de loin aux politiciens africains :  Ici, ou là bas, cette espèce n’a aucun état d’âme et n’hésitera pas à te sacrifier pour préserver son pouvoir. Sans compter la multitude d’individus auxquels ta tête ne peut revenir.

N’Cho Yako.  Tu mérites mieux.

Jean Luc Houedanou.