Pourquoi ?

Ce soir, j’ai décidé de prendre part à un débat toujours en cours sur le groupe ‘Geek N Nerd de Côte d’Ivoire‘ :

Pourquoi et comment être un travailleur (du web) productif pendant la journée., A Unix Mind In A Windows World

Pour résumer les interventions sur le sujet, bon nombre de codeurs et développeurs boudent volontiers morphée, car ce dernier commence son office aux heures les plus productives du jour, soit une fois que le soleil tombé. A ce moment là, ils sont dans un environnement exempt de toutes distractions et sont plus à même de coder et de déboguer à coeur joie .

En d’autres termes, les portes du Nirvana ne s’ouvrent qu’à partir de 10 heures du soir, pour libérer les muses des développeurs.

Je m’avance peut être un peu, mais je pense que bon nombre de personnes travaillant dans le web sous nos latitudes sont du même avis : j’ai des liens d’amitiés sur les réseaux sociaux avec bon nombre de bloggeurs, bloggeuses, développeurs, développeurs, community managers et le constat est que tout ce beau monde est très actif sur twitter et facebook pendant la nuit. Oui, la plupart des travailleurs du web ici sont des gens de la nuit.

Et il faut dire que j’appartenais, il n’y a pas si longtemps de cela, à ce groupe.

En effet, lorsque j’étais étudiant au Bachelor, la seule façon de respecter la sacro sainte règle des « 1 heure de cours – 3 d’études » était de travailler jusqu’à tard dans la nuit. Idem lors de mes deux années passées sur le sol canadien, où les séances nocturnes étaient pour moi soit l’occasion de satisfaire ma soif de connaissances sur tout ce qui était relatif au web, soit le moyen de sacrifier à la tradition du fameux ‘rush de fin de session’, entendez par là, les longues nuits blanches en fin de session pour pouvoir rendre des travaux ou préparer les examens (c’était le bon vieux temps…).Mais en dépit d’une productivité accrue lors de ces séances de travail, les bénéfices de ces séances de travail étaient bien maigres, soit des travaux rendus dans les temps, mais d’une qualité inférieure à ce que j’ai l’habitude de produire. Cet état des choses s’est d’ailleurs prolongé pendant les 2 premières années de ma vie active : Ainsi, j’ai eu plusieurs fois à reprendre des livraisons conçues en boudant morphée, suite à de fautes d’orthographe ou des erreurs de code. Et je ne parlerais pas des mauvaises habitudes acquises lors de ces séances de travail (surconsommation de caféine/redbull et guarana, menu geek – chips, trempette et boisson gazeuse, et pire… ).

Mais surtout, la fatigue accumulée la veille se transformait toujours le lendemain en une susceptibilité à fleur de peau. Autrement dit, après une nuit blanche, Jean Luc Houédanou devenait un hybride de David Koresh et Ted Bundy. C’est d’ailleurs ce qu’a dû penser ce pauvre chauffeur de taxi qui a failli se retrouver à l’hôpital, après avoir 1 – éraflé le pare choc arrière de ma voiture, 2 – m’avoir dépassé par la droite puis 3 – m’avoir apostrophé dans des termes pas très corrects. Habituellement, j’aurais laissé couler, mettant cette série d’événements sur le compte de la stupidité quasi épidémique de certains automobilistes ivoiriens, mais, nuit blanche aidant, mon sang ne fit qu’un tour, je bondis hors de ma voiture, et parti lui réclamer des explications face à face.Si il était aussi mal luné que moi ou armé (c’est parfois le cas) les choses auraient pu très mal tourner.

Tout ceci pour dire cela : ce n’est que mon avis, et mon avis personnel n’engageant que ma personne, mais

La nuit, il faut se reposer*.

*Cela exclut, bien sûr, les cas d’urgence majeure (remettre en ligne le site web d’un client qui s’est fait hacké par exemple) ou certains évenements (Bootcamp, Startup WeekEnd) ; à ces moments là, vous pouvez alors faire péter les hectolitres de cafféine.

Comment ?

Plus concrètement, il faut mettre à profit les 8 heures de la journée pour être plus productif pendant la journée, en faisant ceci :

  1. Planifier ; en prenant ne serait que 15 minutes pour définir les livrables à accomplir en fin de journée, vous aurez une idée claire de la charge de travail et de la façon dont vous devrez la répartir dans la journée, voire dans les jours à venir;
  2. Ne prendre qu’un, voire deux cafés par jour. Et, je vous en conjure, abandonner xxl, codys, redbull et tout autre cochonneries dans le genre;
  3. Dans la mesure du possible, allez travailler hors de chez vous, ou dans une autre pièce que sa chambre à coucher. Essayez de trouver un espace de travail propice à la concentration : ca peut être le business center/cyber du quartier, ou encore un espace de travail collaboratif comme celui ci ou celui là;
  4. Vous imposer de façon quasi impérative un non accès à Facebook, Twitter et vos emails de 8h à 17 H.
  5. Idem pour Badoo et tout autre ‘ye-cherche-mari-ou-femme.com’. L’âme soeur ne se trouve pas sur Internet;
  6. Ne pas hésiter à mettre au ban de vos réseaux sociaux ceux et celles qui pourraient vous distraire.
    Ca veut dire les réduire au silence (vous aurez besoin de Tweetdeck), et dans certains cas, les supprimer de vos listes d’amis/followers.
    Procéder avec tact, cela dit : n’allez pas bloquer une connaissance de longue date ou un contact important pour vos affaires, ça peut créer des rancoeurs (certaines personnes prennent très à coeur ces histoires d’amitiés virtuelles, et pourraient décider de ne plus vous adresser la parole);
  7. Idem pour les emails, faites un tour toutes les 2 heures dans vos boîtes et ne répondez qu’aux emails professionnels;
  8. Tenter l’expérience de l’interactivité, en créant des binômes, voir des trinômes (mais pas plus, sinon il y en aura forcément un qui ne fera pas grande ) de travail et définissez un ensemble de tâches à atteindre . Et associez avec des gens plus compétents que vous, ainsi la pression des pairs créera l’émulation et la concentration;

 

Ce faisant, il ne fait aucun doute que vous parviendrez à tirer le meilleur de vos journées de travail.

Jean Luc Houédanou