Femmes ivoiriennes et TIC : il est temps de prendre votre (vraie) place.
C’est un fait, le concept « jeune fille/femme ivoirienne dans les TIC » lancé lors des JNTIC de 2012 a fait des émules.
Il ne se passe plus un mois, voire une semaine sans qu’apparaissent sur les bords de la lagune ébrié des projets, des concours, des initiatives visant à réduire les inégalités entre hommes et femmes dans le domaine des TIC, histoire de mettre tout ce beau monde sur un même pied d’égalité. Il y a en beaucoup trop pour tous les nommer ici.
L’égalité des sexes dans les chances d’accès aux nouvelles technologies est, à mon humble avis, une préocupation tout à fait légitime. Etant devenu oncle depuis quelques mois, je mets quiconque au défi de me prouver qu’il existe un gène ou un chromosome qui prédisposera ma nièce à avoir des difficultés à prendre part (ou pas) à la dynamique des TIC (et de l’innovation en général) . Qui plus est, je ne peux qu’apprécier l’esprit critique, le sens du détail, bref la nuance féminine qu’apporteront les jeunes filles et les femmes dans ce monde un tant soit peu machiste qu’est le milieu des TIC en Côte d’Ivoire.
Cela dit … (nb : il ne s’agit pas pour moi de plomber les efforts de ceux et celles qui travaillent à la cause du genre dans les TIC en Côte d’Ivoire, mais plus d’apporter un avis critique sur le sujet) il me semble que bien trop peu des initiatives ci dessus citées visent à initier la gente féminine à l’utilisation de technologies, de connaissances et d’outils avancés. Comme si le rôle des femmes dans les TIC se limitait à la simple production de contenu et la maîtrise de domaines dits ‘soft’ des TIC, en l’occurrence :
- Le community management;
- Le blogging et la rédaction web;
- Le graphisme.
Dans cette configuration des choses, le coeur de métier (i.e. le côté fun), c’est à dire :
- Le code,
- Le web design,
- Le développement mobile,
- La gestion des réseaux,
- La sécurité informatique
reste l’apanage des individus de l’autre sexe. Et entendons nous bien, je sais que certaines personnes (aussi bien des hommes que des femmes) ont une aversion naturelle pour les aspects archi techniques des TIC.
C’est leur droit.
L’objet de mon étonnement est cette pratique de l’édulcoration quasi systématique des contenus, des notions et des formations axées sur les TIC lorsqu’on les destines aux jeunes filles et aux femmes. Tout se passe comme si ce lieu comme selon lequel, et je cite « le développement, la technique et le code, c’est avant tout une affaire de mec. » est une fatalité .
C’est là, à mon avis, une grave erreur : ce faisant on conditionne ces jeunes filles/femmes à se cantonner à un aspect particulier des TIC. La dernière fois que j’ai vérifié les termes ‘développeur’, ‘programmeur’, ‘vidéo-éditeur’, ‘graphiste’ puissent désigner de façon uniforme les individus de deux sexes. Cela prouve qu’il devrait être normal qu’une jeune fille évoluant dans le domaine des TIC s’intéresse autant à des sujets féminins qu’aux objets en java ou au développement de templates pour drupal.
De grâce, supprimons ces barrières mentales : Tout individu, peut importe son sexe et ses origines, a le droit d’en connaître assez sur les TIC pour être dangereux.
Et je ne suis pas le seul à penser ainsi.

Jean-Luc Houédanou est un blogueur spécialisé dans l’innovation et la transformation numérique, avec une expérience en développement web front-end. Après avoir obtenu un Master en gestion du commerce électronique de l’Université de Sherbrooke, il a travaillé sur des projets d’envergure mondiale pour diverses entreprises, startups et organisations internationales. Il est également impliqué dans des projets communautaires et technologiques en Afrique.
Il aide, par le biais de ce blog, les lecteurs à s’adapter aux évolutions rapides de la technologie et des tendances du marché.
En plus de ses articles sur l’innovation et la transformation numérique, Jean-Luc Houédanou écrit également des colonnes d’opinion et donne des conseils sur le bien-être mental. Son objectif est d’aider les lecteurs à se développer personnellement et professionnellement, en leur fournissant des conseils pratiques pour gérer le stress et améliorer leur qualité de vie.