Fire Challenge, ou comment jouer avec le feu., A Unix Mind In A Windows World

 Cet article n’a rien à voir avec la ligne éditoriale de ce blog –  le développement web et la culture technologique.
Ce n’est pas non plus une tentative éhontée pour surfer sur une actualité brûlante et qui « fait le buzz ».

Il s’agit plus d’une interrogation, qui trotte en sourdine dans ma tête depuis quelques mois déjà et qui vient de ressurgir à cause de l’actualité récente : je devais donc la partager avec quelqu’un.

En effet, je m’interroge depuis quelques mois sur l’avenir de l’humanité .

Cela a commencé lorsque j’ai découvert les extrémités auxquelles certains de ses plus jeunes membres allaient afin d’obtenir 15 minutes de gloire.
 
Mon interrogation concerne donc particulièrement ceux et celles n’ayant ni le talent, ni les aptitudes sociales qui pourraient leur permettre de se démarquer de la masse, mais qui refusent d’être monsieur/madame tout le monde .
Certes, je ne les fréquente pas de façon régulière, mais je crois deviner que, pour ces derniers, vivre dans l’anonymat est un véritable cauchemar : il leur faut donc l’attention d’autrui, et ce, par tous les moyens nécessaires.

Par conséquent, une grande partie de leur journée est consacrée à la recherche du post qui ne passera pas inaperçu sur la timeline d’autrui, et qui, accessoirement, leur permettra d’obtenir une bonne centaine de « likes », de commentaires élogieux et de partages à n’en point finir.
C’est probablement pour cette raison que les individus du sexe masculin appartenant à cette tranche de l’humanité loueront des voitures afin de les afficher sur Facebook, et donnant ainsi une fausse image de stabilité financière . C’est aussi peut être la raison pour laquelle des femmes et des jeunes filles de ce groupe posteront plusieurs photos de profil laissant peu de place à l’imagination. Ou qu’elles iront jusqu’à se filmer en pleine démonstration de twerk ou de formes plus ou moins évoluées de strip tease , montrant ainsi au reste du monde qu’elles n’ont rien à envier aux nicki minaj, ciara, beyonce et rihanna de ce monde.

Mais le fait est, de nos jours, que le twerk, les photos osées, l’étalage de richesses … c’est has been, c’est du déjà vu, ça n’intéresse plus personne. Qu’à cela ne tienne : des génies – notez que j’emploie cette expression avec des pincettes – des génies disais-je ont eu rouvé l’idée ultime :

Le défi (ou le challenge) :  c’est une vidéo où un individu se filme entrain de réaliser un acte au mieux débile, au pire dangereux .
Une fois son œuvre réalisée, et si il est encore vivant, il la partage à tout va sur les réseaux sociaux. 
Les sujets des défis sont variés et nombreux : ils vont de l’ingestion de la cannelle – un bon moyen de boucher ses voies respiratoires  – au vidage de bouteille de boisson alcolisée,  d’un trait – pour ceux et celles curieux de tester les joies du coma éthylique , en passant par l’ingestion de srichacha ou d’un paquet entier de warheads.

Mieux, et c’est tout nouveau , on peut faire un ‘fire challenge’, soit, pour dire les choses , une immolation par le feu en bonne et due forme . Encore mieux, histoire d’accélérer les choses, et d’accroître le potentiel sensationnel du défi, on peut utilisant un liquide hautement inflammable – alcool à bruler, déodorant  – pour faire « le fire challenge de la mort qui tue » ( Sans faire de jeu de mots d’un goût douteux. )

Tout ceci m’amène à me poser une question :
Excusez mon langage, mais qu’est ce ne tourne pas rond chez les gens ? 

Je sais que, lorsque j’étais plus jeune (et moins chauve), il m’est arrivé d’avoir des idées pas très intelligentes ( deux mots : Kriss.Kross) afin de me faire remarquer par mes pairs .
Cependant, je n’aurais jamais été jusqu’à m’asperger le torse d’un liquide inflammable, y mettre le feu en espérant que la baignoire à côté me permettrait de limiter les dégâts .

Par contre, d’autres jeunes, s’adonnaient, tout feu tout flamme, à la « traversée du guerrier » (une marche de plusieurs minutes sur la limite entre deux voies, le long d’un axe routier très fréquenté) ou au « boro d’enjaillement » (le fait monter sur le toit d’un bus qui est entrain de rouler) . Ce manque de considération pour soi n’est donc pas, en soi, une nouveauté : les jeunes gens ont toujours eu le feu sacré pour sacrifier leur vie sur l’autel de la popularité.

Peut être qu’il faut chercher la réponse à mon interrogation ailleurs, du côté des parents . Toutes choses étant égales par ailleurs, il me semble que certains d’entre eux ont démissionné en ce qui concerne l’éducation de leurs enfants, leurs loisirs et leurs activités en ligne.

C’est dommage car sans contrôle parental strict, un adolescent/jeune desespéré et en quête d’attention, mettra de côté toute notion de décence ou d’instinct de conservation.  Il est donc nécessaire que ses parents veillent au grain pour éviter le drame.
Preuve en vidéo.
En espérant qu’il pourra être utile à ceux et celles qui se sont posés les mêmes questions, et en m’excusant d’avance si j’ai choqué certains lecteurs.

Jean Luc Houedanou