Phillipe Kanga, blogueur ivoirien, pousse un coup de gueule à l’encontre des technophiles ivoiriens qui sont tout chose devant le dernier iPhone (attendez avant de l’acheter, mon petit doigt me dit que l’iPhone 5s sera probablement d’ici à janvier), tout en leur rappelant que « le smartphone de l’afrique » c’est elikia.

Je suis un africain, mais je ne veux pas nécessairement un smartphone africain

Allez je vais faire un peu mon troll…

en ce qui ME concerne, je cherche toujours une utilité à l’iPhone, mais je dois avouer (pour ce que j’ai pu lire ça et là) que c’est un véritable bijou technologique.Il est beau et l’expérience utilisateur d’iOs 6 explose la concurrence en termes de simplicité . La gestion des processus et des tâches en arrière plan est bonne. J’ai toujours eu un peu de mal avec android sur ce dernier point.

Mais je ne vois pas l’utilité de dépenser 700€ pour un téléphone (fusse-t-il android, windows ou iOs) incapable de gérer le push mail correctement. Surtout quand pour 6 fois moins, je peux obtenir un blackberry,véritable outlook dans les poches de mon jean, avec de surcroît un clavier physique (que ceux qui n’ont jamais eu toutes les peines du monde à rédiger un email avec un clavier tactile me lancent la première pierre…j’attends…). Mais le problème est que Blackberry a un catalogue d’applications moins étoffé que celui d’iOS et d’Android, vu que les développeurs boudent royalement cette plateforme. Et étant un peu geek sur les bords, je veux essayer les apps les plus récentes.

Il semble donc que je sois le candidat tout indiqué pour un smartphone made in africa et propulsé par android, un os ouvert, non ?

Sauf que voilà, en ce qui concerne les produits de VMK, à l’exception d’un test sybillin de techloy, je n’ai pas lu (jusqu’à présent, je le précise…de grâce, faites moi mentir) de critiques objectives des produits du cupertino congolais. A toutes mes demandes , j’ai reçu la même réponse :

Eh toi là, c’est du « made in africa », que te faut il de plus ?

Plus sérieusement, je suis africain, mais cela ne m’empêche nullement de regarder au delà du sentiment d’appartenance quand il s’agit de dépenser entre 75 000 et 150000 fcfa . En d’autres termes, ma fibre pan-africaniste se rompt dès qu’on me demande de fermer les yeux et de consommer africain . Qui plus est, pour moi, tout ce qui rime avec « fierté africaine » cache un complexe d’infériorité, plus ou moins gros, en fonction de l’individu.

Donc, étant donné que je n’ai pas encore eu l’occasion de tester elikia,j’attends de pied ferme son arrivée en Côte d’Ivoire, et les tests ( impartiaux )qui iront avec.

En attendant, j’éviterais de partir avec un préjugé (favorable ou défavorable) sur un smartphone que je n’ai jamais vu en situation réelle, ou ailleurs que dans des cercles qui en font la promotion d’une façon qui s’apparente un peu à du lobbyisme.

Et franchement,en Côte d’Ivoire, le smartphone est avant tout un objet servant à afficher un semblant de réussite sociale et professionnelle

même si dans 2 cas sur 3, il s’agit d’un cache misère 

 Ses fonctionnalités ne servent souvent qu’a impressionner le quidam moyen. Sur 19 de mes contacts étant propriétaire de Blackberry, seuls 4 ont souscrit à un forfait BIS, les autres trouvant que  »blackberry c’est choco’ (ie ça a un aspect rutilant qui me donne l’air d’un homme/femme d’affaires). Quant aux propriétaires de téléphones android, iOS, je peux dire avec certitude que beaucoup ont acheté un  »téléphone de boss », sans prendre conscience du potentiel énorme d’un smartphone. Ou des coûts inhérents (un mot : forfait de données) .

Chers geeks, nerds, blogueurs/influenceurs technologiques de Côte d’Ivoire, vous qui avez la connaissance, avant de pousser monsieur tout le monde à acheter un smartphone  »made in africa » , vous devriez lui expliquer pourquoi il aurait besoin d’un smartphone, fusse-t-il fabriqué en Chine, en Californie ou à Brazzaville. Puis lui fournir des tests . impartiaux .

Je sais que je suis entrain d’égratigner des égos, mais c’est ainsi que les choses se font sous d’autres cieux. Pas de groupe de soutien, ni de fanboyisme pour un produit que finalement, vous n’avez jamais vu.

Arrêtez de faire les choses  »à l’africaine (dans le plus mauvais sens du terme) »

Autrement, vous ne ferez que confirmer cet article d’une jeune blogueuse qui comparait la sphère technologique ivoirienne à un ensemble de lobbies, voire une mafia.

Pensez y .

Jean Luc Houédanou