Dites non aux ‘challenges’, A Unix Mind In A Windows World

Qu’est ce qu’un challenge ?

Alors, petite définition du terme « challenge », au sens traditionnel du terme :

Dites non aux ‘challenges’, A Unix Mind In A Windows World

Sauf que sur les interwebs, un challenge , c’est tout autre chose : Pour ceux et celles qui sont étrangers à cette nouvelle définition, en voici quelques exemples.

  1.  le ‘Fire Challenge’ ( qui consiste à s’asperger d’un liquide inflammable en faible quantité, puis à y mettre le feu et d’essayer de l’éteindre, le plus vite possible. Certains arrivent à s’en sortir. D’autres finissent brûlés à des degrés divers et variés), 
  2. la neknomination ( un défi qui consiste à boire. Beaucoup. Non pas de l’eau, si vous voyez ce que je veux dire.),  
  3. le ‘condom challenge’ (On se met un préservatif dans le nez, et on essaie le faire ressortir par la bouche, tout en évitant les potentiels risques d’asphyxie. Oui, c’est crade),  
  4. le ‘in my feelings challenge’ (… descendre d’une voiture pendant que le moteur est en marche, le frein à main levé et que le véhicule avance, à vitesse réduite, pour se filmer entrain de danser. ), 
  5. le ‘tide pod challenge ‘ (qui consiste à avaler du détergent…en fait, la blague ici est que le dit détergent ressemble à une friandise et en a parfois l’odeur),
  6.  et j’ai gardé le meilleur pour la fin, le ‘cinnamon challenge’ (en gros avaler une cuillère à soupe de cannelle. NB : ça pique les yeux et ça peut obstruer vos voix respiratoires. Non je n’ai pas essayé, mais je connais des gens qui l’ont fait. ) .
  7. Et plusieurs autres variations sur le thème ..

Donc oui, en gros, un challenge, sur le web, c’est faire un truc stupide pour attirer le plus l’attention et créer le « buzz ».

Mais où sont les parents ?

Le fait est que bon nombre de parents des participants aux dits « challenges » ont démissionné, préférant laisser aux institutions scolaires le rôle du Leviathan et aux médias le rôle de babysitter . On pourrait penser que le temps ainsi gagné est consacré à travailler dur pour assurer un présent et un avenir confortable à leur progéniture. La réalité, pour ce que je constate actuellement, est tout autre : je ne compte plus le nombre de mères de famille qui, la trentaine passée pratiquent la pêche aux compliments, de pères de famille qui chassent la fille peu farouche sur les réseaux sociaux ou d’adultes courant derrière des rêves d’adolescents au détriment de leurs responsabilités d’adulte. En d’autres termes, on gagne du temps pour essayer de concurrencer les enfants au niveau du « buzz ».

Pendant ce temps, leurs enfants ont des smartphones, une connexion rapide et du temps à perdre. lls peuvent accéder en quelques clics aux turpitudes « en tendance » de ces temples de la vacuité que sont devenus les réseaux sociaux . Ils se rendent compte que, dans la majorité des cas, le talent, l’esprit ou l’intelligence ne sont plus des conditions sine qua non pour être accepté, adulé et aimé de tous.
Il suffit juste de faire le buzz , peu importe le moyen.

Vous êtes le problème (et la solution)

En conséquence, ceux et celles qui maîtrisent les rouages de cette machine  – sous nos tropiques, cyber criminels, consommateurs de drogue, acteurs de sextape, strip teaseuses, politiciens corrompus et/o toutes autres personnes ayant prouvé leur capacité à viser l’abjecte, le médiocre et le malsain  – deviennent, en l’absence des parents, des modèles les exemples à suivre, les sésames qui pourraient ouvrir les portes de la célébrité .

Dans un tel contexte essayer de s’immoler par le feu, avaler du détergent ou avoir la bonne idée de jouer avec de l’eau bouillante, ce n’est pas prendre un risque : c’est respecter les règles du jeu, et essayer d’attirer l’attention de voyeurs qui n’assument pas leur perversion.

Oui, je parle de vous .

En conséquent, si vous faites partie de ceux et celles qui partagent ce genre de vidéos  (et peu importe les platitudes morales et autres poncifs philosophiques avec lesquelles vous les habillez afin de vous donner une bonne conscience ) , vous êtes le problème.

Arrêtez, s’il vous plaît.

Dites non aux challenges.